Le 14 janvier 2025, le campus de Caen a eu l'honneur d'accueillir Gaspard Laurent, artiste plasticien. Les étudiantes et étudiants ont pu assister à sa conférence intitulée "La BD face à la bascule écologique" et participer à un atelier de bande dessinée, à l'issue duquel ils et elles sont repartis avec une œuvre collective.

Son parcours artistique
Gaspard Laurent a commencé son parcours artistique aux Beaux-Arts de Paris, où il a été particulièrement marqué par un atelier de bande dessinée en troisième année. La bande dessinée tire ses origines des "strips" publiés dans les journaux dès le XIXème siècle. Son travail englobe divers domaines comme la peinture, l'installation, l'édition de BD, les workshops, les jeux vidéo et le professorat aux Beaux-arts.
Il s'est impliqué dans le monde des fanzines, des publications souvent réalisées en autodidacte et en petits tirages. Ce mouvement, né chez les punks anglais avec le slogan "do it yourself", a connu un essor en France dans les années 1980 avec le Grafzine, marqué par un esprit collectif très fort.
En outre, il a mené des recherches autour de l'écriture asémique, une forme d'écriture sans signification littérale mais évocatrice d'images ou de concepts. Cette dimension participative est essentielle dans sa démarche artistique, car, en tant qu'artiste-intervenant, Gaspard Laurent a travaillé avec divers publics, réalisant par exemple des dioramas avec des élèves de 6e SEGPA à Saint-Ouen et des ateliers autour du conte et de la déconstruction de la bande dessinée. Les dioramas sont des œuvres en trois dimensions, similaires à des maquettes ou des modèles réduits qui recréent un environnement choisi par l’artiste.

Atelier Bande-dessinée
Les étudiants de Sciences Po Rennes, de l’ésam Caen/Cherboug et les Caennais intéressés par la bande dessinée ont pu découvrir l’art de la BD et ses nombreuses libertés artistiques lors du workshop "Fabriquer de nouveaux imaginaires par la pratique de la bande dessinée". Ils se sont réunis pour représenter, dans une ou plusieurs planches, le lieu de leur choix en y intégrant les éléments qui le composent.
La BD et l'écologie
Pour Gaspard Laurent, penser l'écologie en bande dessinée ne se limite pas à imprimer moins de papier. Il s'agit de repenser notre rapport à la production et à la consommation. De nombreux livres sont jetés par les maisons d'édition, mais certains artistes, comme José Quintanar, les réutilisent. La question de la surproduction et de la manière de bien vivre et habiter ensemble est centrale dans sa réflexion, inspirée par une pensée shintoïste selon laquelle les objets ont une âme.


La pluralité des points de vue
Inspiré par les travaux de Jacob sur le milieu animal et humain, Gaspard Laurent explore la pluralité des perspectives. Chaque individu possède une vision unique de son environnement, ce qui enrichit l'écologie contemporaine dans l'art. Le cœur de l’art réside dans la capacité à permettre aux spectateurs d'éprouver des tropismes entre les éléments du vivant, afin de créer un rapprochement entre l'homme et son milieu.
L’intervention de Gaspard Laurent a été l’occasion de découvrir comment la bande dessinée peut non seulement divertir, mais aussi informer et sensibiliser sur divers sujets, comme l'écologie. Son approche participative et sa réflexion sur la surproduction invitent à repenser notre rapport à l'art et à notre environnement.