Pierre Buhler, ancien Ambassadeur de France à Singapour puis en Pologne, ancien Président de l’Institut Français et professeur à Sciences Po à Paris, est revenu sur son éminente carrière de diplomate lors d’une conférence organisée par l’association de simulations internationales de Sciences Po Rennes, Batna, dans le cadre des dialogues européens.
L’ancien diplomate a d’abord présenté le travail d’un ambassadeur, évoquant notamment son rôle central de représentation de l’État français à l’étranger. L’ambassadeur est chargé de promouvoir la France dans tous les domaines, tant sur le plan culturel, que militaire, économique et universitaire par exemple. Il effectue également des missions d’analyse, de communication dans les médias et assure avec son équipe et le consulat la protection des ressortissants français dans son ou ses pays d’attributions.
Interrogé sur les évolutions de la fonction d’ambassadeur, Pierre Buhler souligne que la mission de promotion économique et d’armement s’est considérablement développée depuis quelques années. De surcroît, il estime que la dimension européenne influe considérablement sur le rôle du représentant diplomatique lorsqu’il est présent dans un pays de l’Union, les échanges entre dirigeants étant beaucoup plus fréquents et directs que dans d’autres régions du monde. Il convient donc d’adapter sa manière d’opérer en fonction de la zone géographique couverte.
Concernant les situations les plus complexes qui ont entouré sa carrière, Pierre Buhler a évoqué ses postes diplomatiques dans d’anciens pays communistes au moment de la Guerre Froide. L’environnement policier qui l’entourait rendait difficile toute tentative de s’informer de manière indépendante et éclairée. Il était ainsi nécessaire d’aller directement au contact des dissidents pour pouvoir ensuite rendre compte à Paris de ce qu’il se passait sur place.
Enfin, la conférence a également abordé la question de la Guerre en Ukraine et son impact sur la Pologne. L’ancien Ambassadeur a notamment évoqué les manoeuvres de déstabilisation russes et biélorusses en Europe, à travers l’envoi massif de demandeurs d’asiles aux frontières polonaises. Il a aussi mentionné les tentatives constantes de désinformation menée par Moscou à destination du peuple polonais, qui est toutefois habitué et a depuis longtemps développé une forte méfiance vis-à-vis de cette puissance expansionniste.
