
Son parcours
Après avoir intégré Sciences Po Rennes en 2011, Adrien de Prémorel fait le choix de la section « service public ». Un stage réalisé à la fin de sa deuxième année dans un cabinet d’avocats à Rennes en droit des étrangers et droit d’asile confirme son vif intérêt pour cette profession : la réflexion intellectuelle pour comprendre les mécaniques juridiques et trouver le meilleur axe d’argumentation, le relationnel avec les clients, les plaidoiries et la défense d’une cause. Il trouve alors sa vocation.
En 2013, il part à Pékin pour un échange entièrement consacré à l’apprentissage du mandarin, avant de revenir à Sciences Po au sein du domaine « affaires publiques – carrières judiciaires ». Après ses riches années passées à Sciences Po Rennes, il choisit de réaliser un master en droit public à Bordeaux dans l’optique de passer le barreau et devenir avocat.
En parallèle de la préparation du concours du barreau, il devient juriste au sein de l’équipe droit public du cabinet AVOXA à Rennes. Il y traite ses premiers dossiers en droit de l'environnement, notamment pour la défense d’un parc éolien emblématique du centre-Bretagne, domaine qui attise vivement sa curiosité car l’on s’y intéresse tout autant au droit qu’à des aspects scientifiques (cycles biologiques de la biodiversité, process industriels, etc.).
En 2017, il réussit le barreau et intègre l’École des avocats de Paris. Durant sa formation d’élève-avocat, il réalise un stage au tribunal administratif de Toulouse, où il travaille au sein de la chambre spécialisée dans les contentieux environnementaux. Une « chance folle » pour un élève avocat car les magistrats de la chambre lui confient des dossiers passionnants lui permettant de réellement développer son expertise dans ce domaine. Cette expérience constitue un tournant majeur de sa carrière puisque le Président du tribunal lui présente Maître Jean-Pierre Boivin, avocat ayant fondé à Paris un cabinet de premier plan dans le droit de l’environnement, au sein duquel Adrien de Prémorel a ensuite débuté sa carrière d’avocat et évolue encore aujourd'hui.
Son métier : « C’est bien plus que du droit ! »
Aujourd'hui, Adrien de Prémorel se distingue par sa spécialisation en droit de l'environnement, un domaine où une solide culture du droit public est un atout majeur. Il accompagne les industriels, les développeurs de projets de production d’énergie (notamment d’énergies renouvelables) d’infrastructures dans la réalisation de leurs projets. Face à une législation de plus en plus complexe, il travaille en étroite collaboration avec des ingénieurs, des écologues, des bureaux d’études techniques pour mener des études d'impact et garantir la conformité des projets aux normes environnementales. À ce titre, il est également en contact quotidien avec les administrations centrales et déconcentrées pour mener les discussions – voire les négociations – nécessaires au bon aboutissement des projets. Il assure également la défense de ces projets au contentieux et représente ses clients devant toutes les juridictions françaises, y compris devant les juridictions pénales pour les infractions environnementales. Sous l’impulsion des pouvoirs publics, le droit pénal de l’environnement se développe en effet à grande vitesse et les infractions environnementales deviennent presque systématiquement poursuivies.
Adrien de Prémorel note également que ces dossiers sont de plus en plus médiatisés. Dans ce cas de figure, le rôle de l’avocat consiste alors tout autant à protéger l’image de son client que le risque juridique.
En parallèle de son métier d’avocat, il a enseigné le droit public et le droit de l’environnement dans plusieurs universités (Sorbonne, Nanterre et Institut supérieur de l’environnement), un engagement qu’il considère essentiel pour que les étudiants bénéficient également du regard des praticiens dans leur apprentissage du droit.
Ce que Sciences Po Rennes lui a apporté ? « Une intelligence du droit, un supplément d’âme »
Finalement, sa formation à Sciences Po Rennes a été un atout majeur dans la pratique professionnelle d’Adrien de Prémorel. Accueillant lui-même des élèves stagiaires « sciencepistes », il remarque que cette formation se distingue par une approche du droit qui va bien au-delà de la simple technique du mécanisme juridique. Certes, les compétences techniques du droit s’acquièrent au fil des années de pratique, mais la véritable richesse vient de l’ouverture à de nombreuses autres disciplines qui permet d’acquérir une ouverture d’esprit et une réflexion utile à la compréhension des enjeux globaux, sociaux et sociétaux. Ce qui est particulièrement précieux dans des domaines comme le droit de l'environnement, où les défis dépassent largement le cadre purement juridique.
En ce sens, Sciences Po permet d’acquérir une forme d’intelligence du droit, un « supplément d’âme » essentiel dans son domaine.