Membre de la chaire APHAT
Postdoctorat
Son parcours
C’est lors de son hypokhâgne AL que Morgane a découvert – ou plutôt redécouvert – la géographie. Elle considère les cartes comme une ouverture sur d'autres horizons, une invitation au voyage sans nécessité de se déplacer. C’est aussi pour elle l’acquisition de nombreuses clés de lecture pour comprendre le monde. Après la prépa du lycée Malherbe à Caen, elle rejoint l’université de la ville pour une licence de géographie, où elle commence à préciser son projet professionnel.
C’est donc en se spécialisant dans la recherche que Morgane poursuivra ses études. Elle obtient un master professionnel en 2017, qu'elle complète avec un master de recherche en 2018 pour étoffer son CV. Son master professionnel lui a permis de réaliser un stage de 6 mois pour le programme de recherche FRUGAL (FoRmes Urbaines et Gouvernance ALimentaire) au Laboratoire ESO (Espaces et Sociétés), un laboratoire du CNRS à Caen.
En 2018, Morgane débute une thèse en géographie sociale sur la restauration scolaire en Normandie. Elle a travaillé sur deux principaux axes de recherche : les modes d’approvisionnement et les inégalités socio-spatiales. Sa thèse a ainsi exploré les cartographies de flux pour tracer la provenance des aliments, les proportions de produits issus de l’agriculture biologique et de circuits locaux, les différences d’usage et de consommation entre les cantines urbaines et rurales. Morgane a signé un contrat doctoral, qui lui a permis de bénéficier d’un financement pendant 3 ans et demi en contrepartie d’activités d’enseignement et de recherche. Elle a soutenu sa thèse en décembre 2023 et vise aujourd’hui un poste d'enseignant-chercheur en géographie.
Son parcours étudiant a été marqué par de nombreux engagements qui ont orienté ses recherches. Elle s’est notamment intéressée aux thématiques de l’alimentation à la suite de son implication au sein du conseil d’administration du CROUS. Elle s’investit actuellement en tant que co-présidente d’une association qui souhaite porter des expérimentations autour du principe de sécurité sociale de l’alimentation via des caisses communes alimentaires, ainsi que dans le réseau universités sans frontières qui apporte son soutien aux étudiants internationaux.
Son métier
Avant de rejoindre Sciences Po Rennes, Morgane a d’abord été ingénieure de recherche pendant un an et demi pour le projet Obsalim, l’Observatoire agro-alimentaire de Caen-la-Mer. Elle a débuté son emploi actuel à Sciences Po Rennes le 1er septembre 2025, en tant que post-doctorante pour la chaire APHAT : Agir pour préserver l’habitabilité de la Terre. Morgane a rejoint l’équipe comme spécialiste dans les politiques alimentaires en Normandie et en Bretagne.
Le témoignage de Morgane sur son expérience offre une vision plus nuancée du métier de chercheur, dépassant l’idée d’un travail exclusivement analytique et solitaire. Être chercheur en géographie implique une ouverture au monde : enquêter sur le terrain et auprès des habitants, mais aussi pour partager, discuter et confronter ses idées avec les autres chercheurs de son domaine. Morgane apprécie particulièrement cet aspect social, notamment lorsque ses enquêtes de terrain l’amènent à échanger avec des personnes extérieures au milieu universitaire, ce qui lui permet de mieux appréhender certaines situations. Cela rappelle également que nous cohabitons avec des conceptions du monde différentes, et que ce qui peut être une évidence pour certains peut n’être qu’un lointain concept pour d’autres.
Le métier de chercheur ne connaît pas de journée type. Elle jouit d’une autonomie quasi totale et organise chaque lundi sa semaine comme elle le souhaite. Ses tâches principales consistent à se tenir au courant des publications et des colloques, à lire, à s’organiser avec l’équipe de recherche, à rencontrer des personnes pour des enquêtes ou des partages d’idées… Une grande partie de son temps est aussi consacrée au traitement et à l'analyse des données recueillies ainsi qu'à l'écriture de ses résultats de recherche.
Le calendrier de la recherche en France suit l’année académique ; l’écriture et la publication des recherches se feront principalement en 2026. Morgane souligne par ailleurs combien son contrat de recherche actuel lui apporte une stabilité appréciable, lui permettant de se consacrer pleinement à ses activités scientifiques.