Retour sur la conférence “La redirection écologique, entre attachements et renoncements” du mardi 25 février, en présence d'Alexandre Monnin, animée par Nicolas Escach, directeur du campus de Caen de Sciences Po Rennes, de Mickaël Marie, conseiller communautaire de Caen la Mer, chargé de cours au campus de Caen, et d'Emmanuel Renard, élu de Caen la mer et chargé de cours au campus également. Philosophe et co-initiateur de la notion de redirection écologique, A. Monnin est notamment l'auteur de l’ouvrage Politiser le renoncement.

La notion de redirection écologique
Alexandre Monnin est le co-créateur de la notion de redirection écologique. Il la définit comme un cadre de réflexion qui interroge nos institutions, nos habitudes, nos technologies, nos sociétés toutes entières. Cette notion est liée à la question du renoncement et de l’attachement. L’idée est que l’on ne pourra pas, dans le futur, tout maintenir. Alexandre Monnin insiste sur l’idée d’atténuation et d’adaptation. Par exemple, dans le futur, il faudra manger moins de viande (atténuation), et si on prend en compte les changements de milieux, certaines activités ne seront plus possibles, comme skier dans les stations de ski où il ne neige plus (adaptation). La redirection écologique propose trois critères pour réaliser les arbitrages nécessaires : démocratiques, anticipés, et non-brutaux.
Une pensée ancrée dans l'actualité
Alexandre Monnin ancre sa pensée dans l’actualité, en faisant, lors de sa conférence des références aux événements récents comme la montée de l’influence de l’extrême-droite en Allemagne. Il dénonce le fait que certains nationaux-populistes utilisent le “backlash écologique” pour obtenir des voix. C’est la réaction négative aux mesures écologiques, souvent décrites par l’extrême-droite comme privant les citoyens de leurs droits. Alexandre Monnin cite notamment l’AFD allemand qui aurait obtenu des voix grâce à une campagne “Oui au Diesel”. Le conférencier alerte sur le fait que le backlash écologique est souvent nourri par des formes de complotisme et de climato scepticisme.
“Il faudra poser des limites afin de maintenir nos conditions d’habitabilité”
Alexandre Monnin s’intéresse à la sociologie des attachements : “Ce à quoi on tient et ce qui nous tient”. L’attachement est multidimensionnel : affectif et matériel. La redirection écologique s’intéresse à un processus de “désattachement” et de “réattachement” juste.
Un grand merci à M. Monnin pour cette rencontre riche en échanges.
