Dans le cadre de la conférence sur la gouvernance de l'océan, Youna Lyons, professeure à l'Université de Singapour et présidente de l'ACOPS, a offert aux étudiants de Sciences Po Rennes, Campus de Caen une analyse approfondie des défis entourant la protection de l'environnement marin.
Youna Lyons a commencé sa carrière en tant qu’avocate dans un cabinet anglais spécialisé en droit international. Petite-fille et nièce de marin, son souhait de jeunesse de se dédier à l'océanographie ne l'a jamais quittée et elle décide, à l'âge de 35 ans, de reprendre ses études dans ce domaine. Aujourd'hui, elle combine son expertise juridique et son engagement pour la préservation des océans au sein de l’ACOPS, un comité dédié aux questions de protection des océans à destination des organisations.
Appropriation des Libertés de la Mer : Une oppositions des mentalités qui débute dès le XVIIème siècle
Youna Lyons a tenu à faire une remise en contexte sur l'évolution historique de la gouvernance maritime, mettant en lumière les tensions entre les revendications exclusives des États et l'idée de l'accessibilité libre des océans. En effet, depuis le XVIIème siècle, ces conceptions divergentes ont façonnés le droit de la mer comme l’illustre la Bataille entre les Portugais et les Hollandais ainsi que le point culminant avec la création Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) en 1982.
Focus sur la CNUDM, un pilier de la gouvernance océanique
Un autre point crucial de la conférence a été la discussion sur la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) et son importance dans la gouvernance mondiale des océans. La CNUDM établit des obligations en matière de protection et de préservation de l'environnement marin. Par exemple, les articles 192 à 194 imposent aux États signataires l'obligation de faire tout leur possible pour prévenir la pollution marine. Cette pollution désigne toute substance ou énergie introduite par l'homme et causant des dommages aux ressources vivantes, constitue un défi majeur pour les écosystèmes marins.
De plus, Youna ajoute que cette convention est évolutive car “elle est conçue pour évoluer et rester à jour”. Celle-ci évolue car notre compréhension des enjeux environnementaux marins évolue constamment, et le droit international doit s'adapter en conséquence pour assurer une protection efficace des écosystèmes marins.
Défis et perspectives de la gouvernance des océans
La conférence a donc permis de mettre en lumière les défis persistants de la gouvernance océanique et la nécessité d'une collaboration internationale pour relever ces défis. Pour conclure, Madame Lyons nous propose de considérer le droit comme un moule, où la recherche scientifique façonne les règles qui seront appliquées. Selon elle, sans cette intégration, la protection des océans demeure incomplète.